Nomination de Iovane FRANQUE à la paroisse Saint Tugdual


Au début du mois de septembre notre évêque, Monseigneur Moutel, nous a fait la surprise d’une nomination : le père Iovane Franque va venir passer un an au service de la paroisse Saint-Tugdual de Tréguier. Faisons connaissance avec lui.

Peux-tu te présenter en quelques mots, Iovane ?


Je suis né en 1973, j’aurai donc 50 ans en fin d’année ! Mon grand-père paternel avait une exploitation agricole sur la commune de Plévenon, au Cap Fréhel. C’est là que se trouvent toutes les racines de ma petite enfance – un frère de mon père et une de ses sœurs habitent encore de nos jours sur la commune. Mes parents se sont rencontrés en région parisienne, où ils avaient migré afin de trouver du travail ; je suis donc né à Paris, mais j’ai vite retrouvé notre terre bretonne dès l’adolescence.


D’où nous vient ton prénom ?


Ma grand-mère maternelle s’appelait Ivane, en l’honneur d’un de mes aïeux, peintre, qui signait ses toiles « Iovane »… C’est un prénom ancien qui n’a plus vraiment cours aujourd’hui, mais dont la racine vient de l’apôtre Saint Jean : Ian en celte, Iohannes en grec, etc. Il y a aussi un saint Iovane en Europe centrale, qui fut évêque et qui a été canonisé au Moyen âge en raison de plusieurs miracles qu’il accomplit durant sa vie.


Parle-nous de ta scolarité


Je n’ai pas vraiment été un modèle en la matière puisque, après avoir redoublé une 6ème, j’ai rejoint à l’âge de 14 ans une pension pour effectuer une première seconde… Il y aura donc une deuxième seconde à suivre l’année suivante, dans une autre pension, pour finalement passer en première, toujours pensionnaire, cette fois au lycée technique Saint Etienne de Cesson-Sévigné. Après y avoir passé un bac F1, je suis entré au lycée Joliot Curie à Rennes pour faire un BTS technico-commercial.


A quel âge as-tu su que le Seigneur t’appelait ?


Je n’ai découvert la présence de Dieu dans ma vie que tardivement, à l’âge de 25 ans. Même si je suis né dans une famille catholique, avec des grands-parents très croyants, j’ai vécu très loin de l’Église, jusqu’à faire une véritable rencontre personnelle avec le Christ. S’en est suivi un discernement qui s’est étendu sur deux années, avant de comprendre que le Seigneur m’appelait à le suivre ! J’ai alors rejoint une communauté nouvelle, les frères de Saint Jean, et je suis entré au noviciat en l’an 2000, l’année du grand Jubilé et des Journées Mondiales de la Jeunesse à Rome.


Qu’as-tu fait entre la fin de tes études et ton entrée dans la vie religieuse ?


Dès la fin de mon BTS, j’ai été recruté par un grand groupe dans l’industrie lourde, ABB (Asea Brown Bovery). J’y ai suivi une formation continue et je suis devenu assez rapidement ingénieur commercial en aéraulique (autrement dit,  la mécanique des fluides appliquée à l’air) :  soufflantes, ventilateurs, turbines, pulsateurs, appliqués à différents métiers de process comme dans les aciéries, cimenteries, verreries, applications nucléaires, etc. J’ai exercé ce métier pendant 5 ans à l’international.


Parle-nous de tes années de vie religieuse


Après mon noviciat et les études de philosophie, j’ai été envoyé pour vivre auprès de toxicomanes en réinsertion pendant deux ans, dans une maison de la communauté appelée « Saint Jean Espérance ». Je suis ensuite retourné en maison de formation pour les études de théologie avant de partir en mission à l’étranger. Que ce soit pour des missions de court terme – quelques semaines –  ou  de quelques mois, j’ai alors beaucoup voyagé (Chili, Australie, etc.), avant d’être envoyé fonder un prieuré en Ethiopie, où je suis resté 3 ans. C’est au cours de ces années que j’ai été ordonné diacre, puis prêtre, en 2012. J’ai ensuite été envoyé aux Etats-Unis, en mission pour la pastorale des jeunes, où j’ai été dans 15 états différents en l’espace de 18 mois. Je suis rentré en France début 2014, pour débuter mes premiers pas en paroisse, dans le diocèse de Nanterre, à la paroisse Sainte Cécile de Boulogne-Billancourt, que je viens de quitter.


Tu es désormais au service du diocèse de Saint-Brieuc ?


Après presque 10 années passées à Sainte Cécile, une nouvelle aventure se dessine effectivement pour moi. Cela faisait plusieurs mois que je menais un discernement quant à mon engagement au sein de la Communauté Saint-Jean, au regard de la crise majeure qu’elle traverse. Quand bien même je me félicite du sérieux, du courage et de l’énergie déployés par les frères pour reprendre les choses en profondeur, je suis arrivé à la conclusion que je n’étais plus en mesure, en conscience, de continuer à vivre de cette vocation dans le contexte actuel.

Par ailleurs, depuis mon retour en France, j’ai pris petit à petit conscience de la détresse qui touche de plus en plus le monde rural, du fait du manque croissant de prêtres dans nos campagnes, en particulier dans ma région d’origine.

Comme tous les prêtres appelés à changer régulièrement de ministère, j’ai donc pris la décision de proposer au diocèse de Saint Brieuc de m’accueillir, afin de continuer ma mission de prêtre, et de ce fait, de quitter la Communauté Saint Jean. Monseigneur Moutel a accueilli ma demande et me propose de venir découvrir la vie diocésaine dans la paroisse de Tréguier.

Aujourd’hui, l’appel du Seigneur que je vis pour m’engager autrement dans la vie de l’Église est aussi le fruit de tout ce que j’ai appris au fil des ans ; je me confie à votre prière pour cette nouvelle mission pour le service de la Bonne Nouvelle.

Merci Iovane, belle mission dans notre paroisse !